American Psycho
Bret Easton Ellis
Mon avis
Bon
C'est gore.
Ca devait l'être encore plus à une époque où les tabous étaient omniprésents.
Aujourd'hui, on va dire que c'est cru.
Mais bon, ça reste effrayant de voir que cela existe probablement.
Sinon, le livre en lui-même raconte l'histoire de ce "détraqué normal", ses petites journées, les scènes gores.
Il y a un peu de réflexion du personnage sur lui-même à la fin et puis voila ça se termine sans vraiment se terminer.
Liens
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Extraits
Une des grandes erreurs que l'on peut connaître est de croire que les bonnes manières ne sont que l'expression d'une pensée heureuse. Les bonnes manières peuvent être 'expression d'un large éventail d'attitudes. Voici le but essentiel de la civilisation : exprimer les choses de façon élégante et non pas agressive. Une de ces errances est le mouvement naturiste, rousseauiste des années 60 où l'on disait : "pourquoi ne pas dire tout simplement ce que l'on pense ?"
La civilisation ne peut exister sans quelques contraintes. Si nous suivions toutes nos impulsions, nous nous entretuerions.
- Sur le plan humain elle est vraiment moche.
- Bon dieu, Bateman, gémit Hamlin, mais qu'est-ce que ça veut dire ?
- Quoi ? Elle est moche, c'est tout.
- Et alors ? Il est question de son corps, pas d'autre chose. Laurie Kennedy est un trésor, déclare Hamlin, catégorique. Et ne vient pas prétendre que tu t'intéressais à quoi que ce soit d'autre.
- Si humainement, elles sont valables, alors… c'est que quelque chose ne va pas du tout, déclare Reeves, un peu déconcerté par ses propres paroles.
- Si elles sont valables humainement, et qu'elles sont pas baisables – Reeves lève les deux mains en un geste sibyllin -, qu'est-ce qu'on en a à foutre ?
Comment pourrait-elle donc comprendre que rien ne pourrait jamais me décevoir, puisque je n'attends plus rien ?
Il existe une idée de Patrick Bateman, une espèce d'abstraction, mais il n'existe pas de moi réel, juste une entité, une chose illusoire et, bien que je puisse dissimuler mon regard glacé, mon regard fixe, bien que vous puissiez me serrer la main et sentir une chair qui étreint la vôtre, et peut-être même considérer que nous avons des styles de vie comparables, je ne suis tout simplement pas là. Signifier quelque chose : voilà ce qui est difficile pour moi, à quelque niveau que ce soit. Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence de coeur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté (à Harvard, probablement), s'ils ont jamais existé. Je n'ai plus de barrière à sauter. Tout ce qui me relie à la folie, à l' incontrôlable, au vice, au mal, toutes les violences commises dans la plus totale indifférence, tout cela est à présent loin derrière moi. Il me reste une seule, une sombre vérité : personne n'est à l'abri de rien, et rien n'est racheté. Je suis innocent, pourtant. Chaque type d'être humain doit bien avoir une certaine valeur. Le mal, est-ce une chose que l'on est ? Ou bien est-ce quelque chose que l'on fait ? Ma douleur est constante, aiguë, je n'ai plus d'espoir en un monde meilleur. En réalité, je veux que ma douleur rejaillisse sur les autres. Je veux que personne n'y échappe. Mais une fois ceci avoué- ce que j'ai fait des milliers de fois, presque à chaque crime -, une fois face à face avec cette vérité, aucune rédemption pour moi. Aucune connaissance plus profonde de moi-même, aucune compréhension nouvelle à tirer de cet aveu.