Le Monde de Sophie
Jostein Gaarder

Mon avis

Nous avons sous les yeux le seul support (à vérifier) qui recense toute l’histoire de la philosophie et ”traduite” en version “COMPRÉHENSIBLE”, le tout sous forme d’un roman et non d’un essai.
Normal, dans le livre, un homme raconte à une fille de 15 ans.
Donc comme chacun le sait : ” Qui peut le +, peut le – ”

Alors certes, le livre en lui-même est intéressant, mais cette fois, il n’a pas pour seule vocation de nous faire simplement passer le temps.

CE LIVRE peut être un accès à la philosophie aux personnes qui n’ont pas eu la chance de pouvoir acceder au systeme educatif assez longtemps par exemple.

Les livres de philosophies ont, de tous temps, manqué de simplicité, utilisant un langage qui aujourd’hui est presque une langue étrangère dans notre société contemporaine. Certes, cela sous-entend que la langue française a subi une mutation et c’est regrettable, voir dramatique.

Aujourd’hui, une minorité de personnes côtoie la langue française d’antan.
Et les autres, doit-on les laisser pour compte ?

Certes, c’est aussi à eux de faire la démarche et les efforts. Mais la société d’aujourd’hui nous pousse à cibler nos priorités et la langue française n’en est pas une. La technologie, si.

Voici un petit organigramme philosophique tiré du livre.

Liens

Extraits

Citations du site EVENE


Citations d'un site perso



Sois fidèle à la terre, n'écoute pas celui qui te promet une vie meilleure dans l'autre monde (Nietzsche)


Quand tu vois une ombre, Sophie, tu te dis que quelque chose projette cette ombre. L'ombre d'un animal, par exemple : c'est peut-être un cheval, mais tu n'en es pas tout à fait sûre. Alors tu te retournes et tu vois le cheval en vrai qui est évidemment beaucoup plus beau, avec des contours plus précis que son ombre. Platon pensait que tous les phénomènes naturels ne sont que les ombres de formes ou d'idées éternelles. Force est pourtant de constater que la grande majorité des gens sont satisfaits de vivre parmi les ombres. Ils croient que ces ombres sont la seule chose qui existe et n'ont pas conscience que ces ombres ne sont que des projections.

Platon raconte une allégorie qui illustre parfaitement mon propos : c'est l'allégorie de la caverne. Je vais te la raconter avec mes mots à moi.

Imagine des hommes qui habitent dans une caverne. Ils sont assis le dos tourné à la lumière et sont pieds et poings liés, de sorte qu'ils sont condamnés à ne voir que le mur devant eux. Dans leur dos, se dresse un autre mur derrière lequel marchent des hommes brandissant diverses formes au-dessus du mur. Parce qu'il y a un feu derrière ces figures, celles- ci jettent des ombres vacillantes contre le mur au fond de la caverne. La seule chose que les habitants de cette caverne puissent voir est par conséquent ce "théâtre d'ombres". Ils n'ont pas bougé depuis qu'ils sont nés et pensent naturellement que ces ombres sont la seule réalité au monde.

Imagine maintenant que l'un des habitants de la caverne parvienne enfin à se libérer. Il se demande tout d'abord d'où proviennent ces ombres projetées sur le mur de la caverne. Que va-t-il selon toi se passer quand il va découvrir les formes, puisqu'il n'a vu jusqu'ici que leurs ombres. A supposer qu'il réussisse à escalader le mur et à franchir le feu pour se retrouver à l'air libre, il serait alors encore davantage ébloui. Mais, après s'être frotté les yeux, il serait frappé par la beauté de tout ce qui l'entoure. Il distinguerait pour la première fois des couleurs et des contours biens précis. Il verrait en vrai les animaux et les fleurs dont les ombres dans la caverne n'étaient que de pales copies. Il se demanderait d'où viennent tous les animaux et toutes les fleurs. Alors, en voyant le soleil, il comprendrait que c'est lui qui permet la vie des fleurs et des animaux sur terre, de même que le feu dans la caverne permettait d'apercevoir des ombres.

Maintenant l'heureux habitant de la caverne pourrait s'élancer dans la nature et profiter de sa liberté reconquise. Mais il pense à tous ceux qui sont restés là-bas. C'est pourquoi il veut y retourner et dès qu'il est redescendu, il essaie de convaincre les autres habitants de la caverne que les ombres sur le mur ne sont que le pâle reflet vacillant de choses bien réelles. Mais personne ne le croit. Ils montrent le mur du doigt et maintiennent que la seule réalité est ce qu'ils voient. Et ils finissent par le tuer.

Ce que Platon illustre avec l'Allégorie de la caverne est le chemin du philosophe qui va des représentations incertaines aux vraies idées qui se cachent derrière les phénomènes naturels. Il pense sans aucun doute à Socrate que les "habitants de la caverne" mirent à mort parce qu'il dérangeait leurs représentations habituelles et leur montrait le chemin d'une vraie vision intérieure. L'Allégorie de la caverne devient une métaphore du courage du philosophe et de sa responsabilité vis-à-vis des autres hommes sur le plan pédagogique.

Platon veut démontrer que le contraste entre l'obscurité de la caverne et la nature à l'extérieur est le même qui existe entre le monde sensible et le monde des idées..."